vendredi 12 mars 2010

Ubu ou mon narcissisme personnel

Note aux lectrices/teurs :
1. toute ressemblance avec des personnages ayant vécu ou même vivants est presque le fruit d’une coïncidence.


Ah...Le Maroc, l'odeur des vacances, le soleil, le ciel bleu, les activités en plein air!...RIIIHHHH!!! Du vent je vous dis! Il pleut des chiens et des chameaux, il fait froid et les maisons ne sont pas prêtes pour ce type de climat avec du zellige partout et pas de chauffage central! Crotte de ouistiti ! Moulay Météo, il y a erreur sur la marchandise, ce n'est pas ce que j'ai signé dans le contrat !Je n'ai pas quitté la pluie pour avoir la pluie - torrentielle de surcroît et avoir à faire refaire un brush tous les 2 jours! A ce prix là, je vais racheter la franchise du salon de coiffure !

Je suis rentrée épuisée aujourd’hui d'une longue journée de labeur dans mon joli appartement de beubo (eh ben oui, c'est l'étape d'évolution juste après le Beurgeois ) qui sent bon le jasmin et me suis fait couler un bain cléopâtrien (sans le lait de chèvre svp) avec Nina Simone en fond sonore, me rappelant d'être heureuse car j'ai mes jambes, ma tête et tout le reste. Je suis bien, relax, zen, hanya m3a rrassi. Séance souvenir. Cela fait 1 an et tout juste un mois que j'ai ressorti ma carte nassiounale et que je suis sur le territoire. Le temps file, damnit. Quelle aventure! Je me souviens de mon installation et la découverte de 2 tresors nationaux namely le 3ssass et le Samsar. Je me remémore mes premiers pas dans cette illustre organisation pour laquelle j'ai fait le voyage outre-Atlantique et je prends une crise de fou rire à presque en faire pipi dans mon bain (allez avouez que vous aimez bien faire ça, dans une piscine si possible , petits coquins !) Vous savez quand une situation est tellement absurde voire ubuesque que vous pouvez uniquement en rire? Que vous vous croyez dans un film ou dans une expéerience de savants fous qui vous filmaient en fait à votre insu? Eh bien c'était un peu ca...

Mes premiers pas dans la jungle du travail in Morocco. Je me souviens de ce bibendum orgueilleux qui faisait office de no3 de l'organisation (que j'appelerai la Pyramide) et qui m'avait fait descendre dans son élégant bureau mon premier jour de travail . Sur le mur derrière lui trônait un tableau représentant une femme pour le moins dévêtue, dans une pose réminiscente des tableaux p-or-n-ientalistes et dont il était apparemment très fier. A côté, la photo de qui vous savez.  Je n’ai pas le droit de dire son nom donc mettons nous d’accord pour ne pas citer son nom ok? On l'appellera youknowwho ok? YKW ok? Ah..vous n’avez pas capté ? Bon…disons qu’il porte le nom d’une chaine de télé française…Ca y est c’est bon ? Très bien, revenons en donc à nos dromadaires. Un contraste déconcertant.

Michelin me dit : 'Vous savez Mademoiselle, je suis un amoureux de l'art. Un fou. Un pa-ssio-né. Mais attention! Quand je parle d'art, je parle de l'art avec un grand TA!' Je souris. Dans ma tête, j'épelle les mots comme ils me viennent de sa bouche jaunie par le cigare et les gauloises (en bon gauchiste embourgeoisi) 'LARD avec un grand TAS'. Comique. Il continue:' Ce tableau m'a été offert par une amie peintre qui était éperdumment amoureuse de moi. Elle me l’a offert la veille de son départ de la France. Je n'ai pas su dire non, je suis quelqu'un qui aime faire plaisir aux gens et je n’aime pas offusquer’. Je le regarde et ne sais franchement pas quoi dire si ce n’est dans mon for intérieur : ‘il serait parfait pour un dîner, avec comme autre invité Francois Pignon...' Il me scrute du regard, s’attendant sans doute à ce que je sois emerveillée par cet homme d’une érudition et d’un raffinement si rares. Je souris poliment. Et il enchaîne (ya wouili fkaissi) : ‘Vous savez, notre institution est une chance pour beaucoup. Pour vous aussi, c’est votre chance de bâtir une carriere ici. Your chance comme on dit en anglais!', Il est fier de sa phrase et esquisse un sourire en coin. Wow! Il a fait Cambridge en plus! 'Nous avons de grandes ambitions et nous apporterons au pays un nouvel élan .  Nous oeuvrons pour le retour de nos compétences et nous sommes là pour construire un Maroc nouveau . Mais il faut faire les choses doucement, sans brusquer. Chi va piano va sano’. Wow en plus il parle italiano!
Il s’allume un cigare, se prépare un Nespresso et me propose un café. ‘What else ?’ me dit-il puis m'interroge du regard: 'On me dit que je ressemble à George Clooney, non?’ . Je ne tilte pas sur le coup (c'est une réplique de pub connue avec le fameux acteur ténébreux). What the F?! Qu’est ce que je suis censée repondre a une telle affirmation? Le 1er jour de mon travail, à un des hauts fonctionnaires super copain avec mon boss et le no1 de la Pyramide? Que même Stevie Wonder ne verrait pas une once de ressemblance? J’esquive : ‘Vous âvez un tempérament latin comme lui’. Il est satisfait de ma réponse mais, oh Lord, je lui ai donné carte blanche (pour ne pas dire carte noire...). Le calvaire continue : « Aaaaaaah le café…J’en parlerais pendant des heures…C’est comme le vin vous savez…C’est un goût que le palais développe avec le temps, avec la reconnaissance du Bon…Les gens médiocres ne comprennent pas …Vous savez...Mademoiselle...avoir du goût c'est une philosophie de vie, au même titre que l'humanisme’.
EST CE QUE QUELQU'UN PEUT RAPPELER AU MONSIEUR QU'IL BOIT DU NES-PRE-SSO ET NON DU KOPI LAWAK?!
Il enchaîne : « Nous sommes des fervents défenseurs des Droits de l’Homme. Voyez, par exemple le peeeeeeetit personnel. Eh bien tous les jours ils me remercient de les avoir tiré de leur misère. Je leur dis que c'est eux qui me font grandir. Pour moi ce sont EUX les cadres de l’institution parce qu’ils travaillent dur et ne comptent jamais leurs heures contrairement à certains…’.(à titre informatif, le salaire d'une femme de ménage est de 3500 dhs et celui d'un cadre de 20000 dhs, et le sien, un multiple du précédent...).
Il s’arrête, reprend une bouffée. ‘Ces bureaux, c’est moi qui les ai revus avec notre architecte d’intérieur. Ils reflètent mon..euh…NOTRE état d’esprit. Je voulais vraiment que les gens qui nous rendent visite ressentent ce feeling voyez-vous. C’est un peu mon narcissisme personnel je dois dire, hahahaha!...' Il se penche légèrement vers moi, l'air inspiré. ' J’ai choisi le bois pour symboliser les racines de l'arbre et exprimer notre ancrage dans la tradition. Le métal pour sa robustesse. Et bien sûr, le verre pour sa transparence!’. Il jubile et attend une réaction d'admiration de ma part.
- " Combien ont coûté les travaux ?" je lui demande naïvement.
- "Ah là je ne peux pas vous répondre"
Je continue...
- "C’est l’argent du contribuable marocain qui a payé pour ces locaux de luxe ?’.
Il fronce les sourcils :
"Vous apprendrez Mademoiselle qu’il y a des questions qu’il ne faut pas poser dans ce pays!"
Il écrase son cigare nerveusement avec son pouce particulièrement petit (à vous d'en tirer les conclusions nécessaires hihihi), prend une dernière gorgée de son pseudo nectar et me lance un : ‘Vous pouvez prendre congé’.
 Il crie alors 'Jamilaaaaaaa!!!’ Sa secr-vante accourt, apeurée...
- ‘J'arrive Monsieur J !’.
- ‘Expliquez à Mademoiselle ce dont on a besoin pour la compta.’

SURREALISTE! Mon bizutage personnel. Le Maroc nouveau est en marche et mon chemisier en soie pue le foutu cigare.

lundi 8 mars 2010

Les noces

Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à un mariage marocain mais il me semble que ce type de rituel ancestral de quelques heures est le condensé d’une culture et que pour le curieux qui sommeille en vous, c’est une occasion de saisir l’essence d’une société et de certains de ses mécanismes les plus évidents. Les plus sceptiques d’entre vous trouveront ceci un peu réducteur. Je ne suis certes pas Docteur en Anthropologie, mais à mon humble avis je pourrais soutenir une thèse en Tberguigologie avec mention ‘popopopopo’ même que. Lisez donc la suite, vous y trouverez peut-être un peu de vérité.


Eh bien le Maroc c’est comme un mariage marocain. Vous arrivez, vers 21h - 22h pour celles qui aiment se faire désirer. Tout brille, tout est strass et paillettes. On vous accueille à bras ouverts, en vous offrant dattes et lait pasteurisé dès votre arrivée. On vous lance un « Marhbabikoum ! » joyeux. L’accueil est si chaleureux, on se sent comme à la maison… Ballons et banderoles recouvrent les murs joliment décorés, une table de banquet gargantuesque couverte d’une myriade de gâteaux finement confectionnés se dresse en face de vous, histoire de vous faire empiler quelques kilos. Tout est en ordre. Vous passez saluer les mariés, leur sourire crispé, tentant de masquer le stress des derniers mois à arbitrer les demandes de tout le monde jusqu'à la cousine Naïma dont ils n’avaient jusqu’alors jamais entendu parler. Le futur prisonnier porte un costume à rayures sur mesure aux épaulettes parfois légèrement larges, histoire de dire qu’il a de la carure. Et la future mariée sourit sous les spotlights, sous le regard autoritaire de la negafa, qui la surveille comme une matrone/chaperonne. Entre eux des piles de cadeaux : sans doute le même service à cafe en promo chez Marjane ou Carrefour, une couverture polaire à motifs colorés pour apporter de la chaleur à leurs nuits déjà torrides, un ensemble Elle/Lui de sorties de bain (rose pour Elle, bleu pour Lui) et autres machines à cafe et dénoyateurs d’olives. Elle porte des tenues tout droit sorties des 1001 nuits (avec moins de chair apparente) et prend la pose pour les photos à succession. On pose, avec tout le monde. Le flash des photographes, l’attention des invités, on fait attention à ne pas marcher sur sa robe de star et risquer de se foutre la hchouma. C’est Wouiliwood ! You you you you ! ‘Slah ou slam 3la rassoulah. Illa. Illa ja sidna Mohammed. Allah m3a jal3ali ! You you you !!!


On vous sert bien sûr le thé. Ah…ce thé à la menthe mythique que le touriste octagénaire aime à siroter comme un pacha, en regardant sa belle Aïcha à peine pubère l’exciter, dans son riad de Marrakech fraichement acheté avec sa retraite de routier. Oui ce thé et les cornes de gazelle of course ! On vous montre votre siège, plus ou moins proche de la table des mariés. La hiéerarchie sociale et les castes sont claires comme le cristal des verres, chacun connaît les règles et personne n’oserait y déroger. Les intouchables derrière, les fortunées et les vierges et/ou Sainte-Nitouches devant, à se pavaner. Les plus experimentées choisissent, quant à elles les sièges avec la meilleure visibilité et les plus propices au tberguig, avec un angle de 360 degrés si possible parce qu’elles ont des cous sans vertèbres ces nanas. Des hiboux. On s’observe, on se scrute, on s’épie, on s’examine, on fait semblant de ne pas regarder et de ne pas être regardé. Certaines portent un diadème comme César portait la couronne de laurier. Veni, vidi, vivi. Je dois leur tirer mon tarbouch parce que si même j’aime m’apprêter, je n’ai pas leur courage et j’aime bien trop dormir. Des mois de préparation pour les tenues et des heures pour le maquillage et la coiffe sponsorisée par Elnett! Les kaftans ont été confectionnés par leur petit couturier chouchou, vous savez Karim, l’homo de Bab Chihaja. Un petit génie qui leur promet une tenue unique, ‘Makanch bhal hada fil bled kamel, ya zine !’ les rassure t-il. Toutes attendent la sortie du Spécial Kaftan d'Fdm et se ruent chez lui,pour copier ces robes de princesses. Sauf qu’après, elles se retrouvent toutes sapées pareilles, le brush du même côté, le même nombre de mèches au parfum de glace –groseille, miel ou caramel au choix , la même French Manicure, le même vernis aux pieds, le même regard feutré et sac griffé, les mêmes sourires et faux rires ponctués de ‘ Hahahaha, hbiba diali ! Tbarkala 3lik !’ Des clônes. Oui on se sent aimée, on vous demande de vos nouvelles, du travail, de votre vie sentimentale. On est sincèrement désolée parce que vous n’avez encore trouvé babouche à votre pied. Ex-pucelles fraîchement mariées et femmes mûres prennent un air bienveillant et vous lance avec pitié : ‘Mis-ki-na ! El 3okeb 3lik inch’Allah. T’inquiète toi aussi tu vas trouver.’ Ben oui, sauf que vous connaissez leur vie. Votre voisine vous l’avez vue au hammam nue, le corps bardé d’arcs en ciel pas très joyeux, obligée de porter des Ray Ban en pleine nuit pour cacher ses yeux endoloris. Vous avez croisé son mari maintes fois dans des cafés excentrés, entouré de filles en âge de jouer à la poupée. Et puis il y a la merdeuse qui sort à peine de ses Pampers, trois kilomètres de talons aux pieds, une takcheeta rouge passion et qui a bien des lecons à vous donner dans la vie.
- ‘Tu sais la vie de couple, ca m’a transformée, ma chééééérie! J’espère que tu connaîtras ça un jour.. C'est magnifique, je t’assure ! Je me sens belle tout le temps et mon mari me le répète, par texto, téléphone et même des fois sur msn quand il a pas trop d’boulot! On se quitte jamais ! J’a-dore l’attendre à la fin de la journée. Je me fais belle rien que pour lui et je lui prépare des petits plats qu’il aime.’
- ‘Et, tu travailles la journée ?’.
- ‘Non, non il ne veut pas. Il ne veut pas que je me fatigue. Mais je m’occupe, attention! Je suis sur Facebook et je tchate avec mes copines sur msn !’.
Un poisson rouge...Simone, j’espère juste que tu ne lis pas ce récit parce que tu vas te mettre a pleurer..


Le gazouz coule à flot, Mekka Cola pour les plus engagés, Bibsi Koula pour les autres. On apporte la nourriture. Miam miam. Les amis occidentaux à qui on a réservé une table a part se régalent. ‘Ahhhh, j’adore le poulet aux olives. C’est dé-li-cieux !’ Puis le tajine de bœufs aux pruneaux! Ils ont eu le traitement de faveur, mieux que la famille même. Je suis étonnee d’ailleurs qu’on ne leur ait pas alloué une entrée réservée. Et pourquoi pas un bus rien que pour eux et des toilettes aussi non ? Comme ça nous aussi on aura notre Rosa Parks. Peut-être que vous vous dites: 'Elle y va un peu fort quand même, elle est mauvaise langue la Berbeurette.. Nous sommes des gens hospitaliers et nous savons nous occuper des étrangers ! C’est fini le temps des colonies!' Mais oui bien sûr ou comme on dit en English : ‘Talk to my hand...'


Les ventres repus, on attaque le dance floor. Là, c’est un plizir di zyieux. Zdag zdag zdag zdag ! Tout mouvement est calculé, tout pas de danse minutieusement orchestré. Rien n’est laissé au hasard. Les regards, les sourires, les demi-sourires, les quarts de sourire, les huitièmes de sourires : c'est la Coupe du Monde des Sourires. L’ambiance monte, les hommes matent de leur côté, leurs pantalons en feu et les mères surveillent de l’œil leurs filles-à-marier dont quelques pas trahissent les ‘salons’ où elles ont passé certaines nuitées (à réviser). Beyoncé meets Natacha Atlas. L’homme céelibataire guette, sa mère guette et telle une dream team de cabinet d’audit, ils feront un état de rapprochement plus tard et synchroniseront leurs données.


La température se réchauffe. Les brushings se désintègrent , les frisottis avancent telle la gangrène, de la nuque vers le front. Les satanées auréoles de sueur apparaissent aux aisselles, talons d’Achille des porteuses de robes en synthétique. Les fonds de teint et les fragrances s’évaporent pour laisser place à un terrain sans friches, en jachère. PAUSE ET AVERTISSEMENT AUX MESSIEURS! Si vous cherchez à vous marier, c'est à ce moment précis et pas un autre qu'il faut arriver!!! Voici à quoi ressemble vraiment votre femme au lever! Un tableau vrai, sans artifices et pas toujours joli à regarder. Les familles qui étaient jusque là si courtoises et si chaleureuses se laissent emporter par les démons du post Icha et pre Fajr.
- ‘Je pourrais avoir un verre de café svp ?
- ‘C’est trop tard ! Fallait venir plus tôt !’
- ‘Euh…de l’eau alors ?
- ‘Y’en a plus. Allez dans les WC, y’a l’eau du robinet !’


Et pourtant...

Dans la salle vous avez reperé des âmes salvatrices malgré tous ces faux semblants. La Hajja au visage qui témoigne d’une vie à braver les éléments et qui vous embrasse sur le front avant de partir. Le chibani avec sa casquette de baseball NY qui vous offre gentiment de vous raccompagner dans sa R12 miraculeusement en bonne santé. La femme de ménage de la quarantaine, jamais mariée, paria de société, et qui vous offre son assiette de gâteaux parce qu’elle s’est rendue compte qu’on vous a subtilisé la vôtre à votre insu…
Le Maroc, oui, pleins de faux semblants. De faux-amis. D’illusions. De manigances. De coups bas. De protocoles. De complexes. De paradoxes.


Le Maroc, ou la Beauté aime se faire désirer et ne s’offre à vous que si vous la méritez. Elle est là, à chaque coin de rue, à vous guetter, comme tout le monde d’ailleurs. Pas besoin de caméras, Big Khouya sait tout de vous. L’information circule : de la loge du concierge au café, du café au hammam, du hammam au salon de coiffure, du salon de coiffure au magasin de fringues dans la kissaria. Ils sont partout. A vous guetter. Puis les dossiers sont centralisés. On connaît tout de vous, pas besoin de Bill Gates, on la joue old school ici. De votre salaire aux détails de votre cuisine, en passant par votre taille de culotte gainée.


Cette beauté si fragile, vous l’aurez saisi, refuse de se dévoiler si facilement et de se donner a vous tout de suite. Elle sait se préserver, se faire désirer. Mais une fois les noces et la lune de miel passées, elle ne vous quittera plus et vous jurera fidélité...'On ne voit bien qu'avec les yeux du coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux' s'est entendu dire Le Petit Prince. Eh bien, je lui offre ce royaume...